Epilogue (2010-2011)
I L’échec d’une tentative de nouvelle
transaction
Au mois de Septembre 2010, le journal Sud-ouest s’est fait
l’écho des différentes assemblées générales et réunions publiques où un projet
de transaction a été présenté. Il a, de même, rendu compte du conseil municipal
de
Je le dois aussi à la mémoire de Didier Müller, vice président de Pro Silva France, accidentellement disparu le 15 août 2010, qui fut l’inspirateur de tout ce qui concernait la régénération de la forêt et les méthodes qu’on devait y appliquer.
L’actuelle municipalité de
« La forêt usagère de
-Les textes qui la
régissent font qu’elle échappe au code
forestier et aux arrêtés préfectoraux qui ne peuvent juridiquement s’y
substituer.
-La forêt usagère doit être régénérée mais
. L’attitude des propriétaires et leur refus de tous les plans qui leur ont
été proposés ainsi que leur volonté (souvent appuyée par certaines
Administrations), d’y appliquer des méthodes destructrices de la biodiversité,
. la volonté des usagers ou de leur
association de ne rien changer,
. les conflits liés au
cantonnement,
ont contribué depuis
trente ans à bloquer le système.
-Les prélèvements usagers actuels ne sont pas suffisants pour régénérer
la forêt.
Régénérer la forêt, ce n’est pas l’exploiter, c’est permettre à ce massif dont
l’originalité est reconnue de se perpétuer et de redevenir une vraie chênaie-pineraie jardinée dont la biodiversité sera
préservée. Pour cela les méthodes existent (ce qui n’était pas le cas il y a
trente ans), c’est la « sylviculture
proche de la nature » préconisée par l’association « Pro
Silva », comprenant des propriétaires et
des experts forestiers.
Ces techniques peuvent
très bien y être appliquées puisque le « Schéma Régional de gestion
sylvicole des forêts privées d’Aquitaine» approuvé par le Gouvernement le
21 Juin 2006 prévoit le cas des « futaies irrégulières » destinées à
« produire du bois d’œuvre de haute qualité sans jamais découvrir le sol pour éviter en particulier
l’érosion et maintenir un niveau de biodiversité constant » ce qui suppose une
sylviculture d’arbre, donc la réduction de la taille des coupes rases à
leur plus simple expression
-les propriétaires ont droit, l’usage une fois satisfait, à des
revenus qui soient au moins suffisants pour couvrir les frais, mais l’extrême diversité des propriétés
comme les caractéristiques de la forêt (relief…) réduisent les possibilités de gestion
individuelle et obligent à la création d’une coopérative de
propriétaires seule à même de recruter les techniciens aptes à pratiquer
les méthodes évoquées plus haut et seule capable d’obtenir les aides et
subventions nécessaires.
Pour toutes ces raisons
une transaction est nécessaire.
Elle devrait préciser
de façon très détaillée
-
les techniques de
gestion, les règles de délivrance des bois (en particulier le problème des
chênes),
-
la qualité des
bénéficiaires de l’usage (il faudra aussi régler une fois pour toutes les cas
d’Arcachon et de la partie anciennement testerine de la presqu’île du Ferret.
Le cas de Gujan étant lié au résultat des instances judiciaires en cours).
- affirmer la liberté de circulation et de
promenade de tous les habitants (et sa gratuité), en définir les modalités et
prévoir un engagement de la commune pour l’entretien des sentiers, afin que cette liberté ne soit pas ultérieurement
remise en cause.
- prévoir la répartition des fonds et décider du maintien ou non de la
caisse syndicale et des cotisations qu’elle percevait.
- préciser le rôle du « pôle forestier » restant entendu que
le Maire est seul représentant des usagers et que les syndics des usagers,
chargés de contrôler la délivrance des bois, ne dépendent que de lui.
Cette transaction,
étant données les multiples protections qui affectent le massif (sites, Natura
2000….) devra être approuvée par
Nous fûmes alors conviés (Didier Muller et moi-même) à participer à une commission de travail informelle composée des représentants de la mairie et de ceux des « propriétaires ». Pendant un an un texte fut l’objet d’une multitude de navettes (internet est bien utile) et de réunions de travail, les dernières en présence des avocats des deux parties.
Ce travail ne
concernait que la municipalité de
Le 25 janvier 2010
Le 13 Juillet 2010, profitant de la torpeur estivale, le
responsable du site internet des propriétaires donnait une première analyse
incomplète et inexacte du texte qui
avait été négocié par leurs représentants et le 4 Septembre lors de leur
assemblée générale, c’est un texte modifié
unilatéralement qui a été proposé et largement diffusé par
l’intermédiaire de la presse et des associations, ce qui a provoqué une vague
d’indignation compréhensive. Dans le même temps, le conflit qui opposait la
municipalité de Gujan aux propriétaires quant à la remise des terrains que
Le texte auquel la commission avait abouti était un compromis, certaines questions n’avaient pas été abordées en particulier en ce qui concerne les cas du Ferret et d’Arcachon, mais nous avions tous conscience d’avoir sauvegardé l’essentiel et ne nous attendions pas à ce que les responsables des « propriétaires » qui avaient, avec leurs avocats, négocié ce texte, cèdent devant ceux qui, rêvant toujours de coupes rases étendues, voire de cantonnement, veulent se comporter en maîtres uniques du massif. Ces responsables ont donc accepté la falsification des accords qu’ils avaient eux-mêmes négociés !
Quant aux réactions indignées des associations qui n’ont eu connaissance que du texte des « propriétaires » elles sont tout à fait compréhensibles car certains passages constituaient une véritable provocation, mais il est dommage que la passion et les règlements de compte politiques entre élus (dont la presse s’est faite largement l’écho) aient pris le pas sur l’information.
Soumis pendant toute cette période à la discrétion, nous ne pouvions pas en parler tout en ayant souhaité, sans succès, que l’association des usagers en soit informée.
Les falsifications apportées unilatéralement au texte
préalablement négocié portent en effet sur des points que les représentants de
la municipalité de
Les extraits ci-après sont ceux du texte qui avait été
négocié avec, souligné, ce que les « propriétaires » ont ajouté ou
modifié et en, couleur, le texte qui avait été
négocié par leurs représentants. Texte auquel il sera indispensable
qu’ils reviennent s’ils tiennent vraiment à ce que la situation actuelle cesse
et que la forêt soit régénérée. Mes
commentaires sont en italiques
INTRODUCTION
« La
forêt usagère de
Depuis la première baillette en 1468, un équilibre a été trouvé entre ayant pins et non ayant pins, les uns tirant profit du commerce de la résine, les autres disposant de la possibilité de se fournir en bois de chauffage et en bois d’œuvre.
Les transactions qui suivirent maintinrent ces droits d’usage et les aménagèrent pour tenir compte des évolutions démographiques, économiques et sociologiques.
Le type de gestion découlant de ces textes a entraîné une activité importante de l’homme dans le massif et défini un rôle social de la forêt très important pour la population. Tant l’activité de la gemme que l’exercice du droit au bois d’œuvre ont participé à une gestion écologique exemplaire du massif depuis le moyen âge jusqu’aux années 1950.
Depuis les années 70, plusieurs phénomènes vont modifier la nature du site :
- la disparition du gemmage qui entraîne l’abandon de l’entretien du massif et la perte de revenus pour les ayant pins ;
- la très forte diminution des demandes de bois d’œuvre qui stoppe la régénération du massif ;
- l’apparition des tronçonneuses, des véhicules à moteur type tracteur forestier ou 4x4, et l’augmentation importante de la population qui facilitent des coupes anarchiques, en particulier dans les feuillus ;
- le développement d’activités de loisirs (promenade, randonnées pédestres) qui n’existaient pas à l’époque de la signature des transactions.
Depuis 1994, la forêt usagère fait partie de l’emprise classée au titre des sites. Il est donc de la responsabilité des différents acteurs qui la régissent d’assurer désormais la pérennité du massif et de son paysage reconnu au niveau national.
Cinquante
ans après la dernière transaction (10 mai 1955), la forêt usagère se porte mal,
la majorité des pins qui la composent sont sénescents, beaucoup ont plus d’un
siècle, nombre d’entre eux sont malades car l’arrêt du gemmage a permis
l’introduction d’agents pathogènes, les feuillus mais aussi les plus beaux
sujets de pins sont l’objet de trafics peu scrupuleux (sont abattus) en
violation de la lettre et de l’esprit des textes anciens, le massif n’est plus
entretenu (prolifération de fougères et d’épineux, disparition des sentiers de
gemmeurs …) et il présente un risque d’incendie important. La majorité des
habitants de
Dans ces conditions, il est dans l’intérêt général des testerins et des gujanais d’instituer de nouvelles règles d’administration des droits d’usage obéissant aux principes et valeurs suivants analysés dans le guide de gestion forestière élaboré par les services préfectoraux et validé par arrêté préfectoral en 2009 :
- régénération écologique ;
-
équité entre l’ensemble des membres de la
communauté des usagers (les habitants)
- vocation sociale ;
- développement économique durable ;
- multifonctionnalité ;
- environnement ;
- traditions ;
- opposabilité et transparence.
On a
vraiment l’impression en lisant l’ajout sur l’abattage des pins, qu’il y a une
volonté de provocation.
GESTION DE
Article 14 (2)
Le
Guide de Recommandations Paysagères pour la gestion forestière du massif de
S’agissant
de la forêt usagère de
Le
Syndicat des propriétaires s’engage à procéder, par l’intermédiaire de la
coopérative des propriétaires, à la régénération naturelle de la forêt usagère,
(selon les préconisations de l’association Prosilva, qui
assurera la formation du personnel technique de la coopérative).
La
forêt usagère de
Cette modalité de régénération induit une large biodiversité et se traduit par une forêt en mélange d’espèces (pin maritime, chêne) comprenant un sous-bois diversifié. L’ensemble est généralement reconnu, au final, comme plus résistant aux diverses agressions qui menacent une forêt, tout en lui accordant une forte résilience en cas de situation extrême.
Il convient donc de maintenir cette particularité, d’une part, en régénérant naturellement les parties anciennes qui entrent actuellement en sénescence, à partir de leur propre capital génétique et sans importations (les plantations de pins ou de chênes de provenance externe à la forêt usagère seront donc proscrites) et, d’autre part, en orientant les semis modernes du sud du massif vers une plus grande biodiversité, en y favorisant la mixité chênaie-pineraie, aux dépens des « alignements » actuels de pins maritimes.
Pour
ce faire, et compte tenu de la tenure foncière (morcellement, indivision …),
les ayant pins ne pourront intervenir dans leurs parcelles que par l’entremise
de la coopérative des propriétaires de la forêt usagère qui sera la seule
entité en charge des opérations sylvicoles de régénération et d’amélioration, y
compris dans les semis modernes. (De plus, ces opérations seront conduites en modalités
« pied à pied », dite aujourd’hui « sylviculture d’arbres »,
par opposition à une sylviculture de « peuplements forestiers »,
telle qu’appliquée généralement dans la grande lande.)
Alors que leurs responsables avaient accepté des techniques douces
conformes aux textes anciens, le texte qu’ils ont adopté revient en fait aux
coupes rases (imprudemment préconisées par l’arrêté préfectoral qui n’a aucune
valeur règlementaire) et supprime les garanties qu’apportait la participation
de l’association Pro silva.
ADMINISTRATION DE l’USAGE (
Article 15 (3)
Cet intitulé montre bien la volonté de considérer uniquement
« l’usage » et non, comme prévu « la forêt usagère ». Il
marque la volonté des « propriétaires » d’être les seuls
maîtres alors qu’ils n’ont pas plus de droits sur les arbres que les autres
usagers
DUREE, REVISION ET ABROGATION
(Article 1)
La
présente transaction remplace l’ensemble des transactions précédentes
(La présente
transaction est conclue pour une durée de 20
années (15) à compter de sa
signature, au terme de laquelle les parties feront le point sur les résultats
de son application et décideront, au vu des conclusions de cet examen commun,
de la reconduire, avec, le cas échéant, les modifications qu’elles jugeront
appropriées, sous réserve du respect des droits d’usage reconnus aux usagers de
Le
texte négocié tenait compte de la durée éventuelle de la régénération naturelle
de la forêt. Les « propriétaires » l’ont remplacé par un texte qui
met à bas des siècles d’Histoire et laisse les usagers sans aucune autre garantie que leur bon vouloir.
Quant au reste, il n’y a pas eu de modifications, je m’en tiendrai donc à quelques remarques :
-la liberté de circulation gratuite individuelle et « associative » pour tous, usagers ou non, est consacrée, ce qui n’était pas le cas ; la définition d’itinéraires entretenus par la municipalité est une garantie de la permanence de cette liberté.
-le droit d’usage est maintenu de manière illimitée comme en témoigne l’article ci-dessous N°17 :
« En
tout état de cause, la délivrance gratuite assurée par les propriétaires en
application du présent article devra permettre aux deux communes (aux Communes de
-le droit de chasse était préservé et
les procès en cantonnement devaient s’arrêter, ces deux conditions étaient
inscrites dans l’annexe ci-dessous :
« REMARQUES
Les
articles concernant la chasse ont été enlevés. Le Syndicat produira lors de la
signature, une lettre dans laquelle il s’engage à signer avec les ACCA de
On rajoutera un article concernant l’abandon par les deux parties de toutes les procédures en cours (cantonnement judiciaire) ».
Quelques remarques pour en terminer :
- Le texte prévoyait que le bois réservé à l’usage était non seulement le bois d’œuvre (pin) mais aussi le bois de chêne pour le chauffage ce qui satisfaisait une très ancienne revendication des usagers, alors que les textes anciens ne l’avaient pas prévu. Il parut par contre nécessaire de limiter la quantité de bois de feu attribuée pour des raisons de gestion et de maintien de l’environnement.
- Certes le texte négocié mettait un terme au prélèvement anarchique du bois usager en forêt, le remplaçant par la livraison au pôle forestier, ou dans un autre lieu à déterminer, d’un pourcentage du bois coupé. Mais cela découlait naturellement des obligations de gestion : on ne peut mener à bien cette régénération si tout le monde peut prélever ce qu’il veut sans aucun contrôle.
- Contrairement à nos demandes, les droits des arcachonnais et des habitants de la presqu’île n’avaient pas été évoqués, mais il aurait aussi fallu que les responsables de ces communes se manifestent.
Certains auraient préféré un « Grenelle de la forêt usagère ». Le précédent organisé par l’Etat, sur le comité de gestion, devrait faire réfléchir, car ce « grenelle » local s’est, on l’a vu, mal terminé ; quant à ceux qui ont essayé de régler les problèmes de la circulation et de la gestion du site classé, ils n’ont fait que compliquer un peu plus les problèmes de la forêt usagère.
C’est
la raison pour laquelle la municipalité de
Depuis cette dernière tentative de régler les problèmes, rien ne s’est passé. La seule nouveauté c’est la nomination par le conseil municipal testerin des nouveaux syndics qui semblent, d’après leurs déclarations, moins subordonnés à l’ADDUFU que leurs prédécesseurs.
Pendant que se déroulaient ces négociations, un évènement judiciaire important vint, on l’a dit, modifier la situation
2-La
fin du cantonnement amiable de Gujan (2002-2010)
En
2002, la commune de
Dans
leurs mémoires, les avocats de
Ils ne remettaient pas non plus en cause les cessions
de terrain qui étaient intervenues, renvoyant le problème, une fois la
délibération gujanaise annulée, à la décision des contractants.
Leur argumentation portait essentiellement sur la
notion, reconnue par la jurisprudence, d’indivisibilité des droits d’usage qui
rendait, selon eux, impossible un cantonnement partiel tandis que la commune de
Gujan considérait qu’elle était libre de faire ce que bon lui semblait oubliant
qu’en 1855, lorsque son Maire, Eugène Dignac, avait proposé de cantonner la
petite montagne d’Arcachon, il avait bien fallu l’accord des deux communes.
Un dernier élément
apparut, début 2006 : le bruit courait que Madame
Son élection à
la place de Michel Bezian, démissionnaire pour raisons de santé, eut en
effet pour premier résultat le report de
l’audience prévue en Juin 2006, à la demande des avocats de Gujan, dans
l’attente d’éventuelles nouvelles orientations municipales.
Mais, selon la rumeur, les invites à négociation
formulées par la commune de Gujan en direction de sa voisine ne connurent pas
de réponse.
Aussi le
tribunal a-t-il, le 21 Novembre 2006, tranché en faveur de Gujan estimant que
la commune de
Quant à l’ADDU-FU, qui s’était elle aussi portée en
justice, elle ne fut pas, cette fois ci, déclarée irrecevable car son
intervention n’avait pas « un caractère
principal mais accessoire en ce que son objet est seulement d’appuyer les
prétentions de
Ainsi, d’après
cette décision, les gujanais n’étaient plus usagers et la commune de Gujan
était devenue propriétaire du sol, sans pouvoir d’ailleurs toucher aux arbres
autrement que dans le cadre strict des baillettes et transactions.
Mais le tribunal n’avait pas statué sur la demande des
propriétaires qui, arguant du fait que les syndics des usagers de Gujan « n’ont plus lieu d’être
désignés », sollicitait son approbation pour qu’il ne soit plus
désigné qu’un seul syndic des ayant-pins.
Mais, la commune de
D’ailleurs, lors d’une réunion publique organisée par
L’ADDU-FU à Gujan Mestras, le 26 Janvier 2007, Madame la député Maire a rappelé son
opposition au cantonnement de Gujan, demandé qu’on continue à donner du bois
aux gujanais, et souhaité des
négociations avec
C’était oublier que le partenaire essentiel d’une éventuelle
négociation n’est pas la commune de
Après ce premier jugement, la situation était donc
confuse et le problème toujours pas
réglé d’autant que, si l’on en croit le journal Sud-ouest du 29 0ctobre 2007, une autre difficulté
existait : seuls
En 2008 la situation évolua encore : le 5 Juillet
2007,
Il faudra attendre le 12 Octobre 2009 pour que la
commune de Gujan dépose à son tour ses conclusions et, en contradiction avec les déclarations publiques d’opposition au
cantonnement du maire, les avocats, demandaient au tribunal la confirmation du
premier jugement !!!
L’affaire fut débattue en séance publique le 30
Novembre 2009 et l’arrêt de
Cet arrêt met fin au feuilleton commencé en 1993
puisqu’il infirme le jugement du tribunal de grande instance et annule
donc le cantonnement partiel de Gujan condamnant aux dépens la municipalité et
l’association des propriétaires ainsi qu’à une somme de 3000 euros à verser à
la commune de
Il déclare aussi l’ADDU-FU irrecevable en son action
volontaire conformément à l’arrêt de
Le principal argument avancé par le tribunal, c’est
l’indivisibilité des droits d’usage déjà reconnue par les cours d’appel (17 mars 1981) et de cassation (18 octobre
1983).
Comme personne
ne s’est pourvu en cassation, les gujanais ont donc retrouvé leurs droits
d’usage.
La commune de Gujan, dont le Conseil municipal a, le 7
juin 2010, décidé de nommer un syndic des usagers, va devoir rendre les
terrains qui lui avaient été donnés mais cela ne change rien au fond du
problème à savoir la nécessité de régénérer la forêt et de rétablir l’équilibre
ancestral entre ayant et non-ayant pins, politique à laquelle il lui faudra
désormais collaborer.
3 La fin
de la procédure du cantonnement judiciaire
En 2008, on l’a vu, les propriétaires
avaient interjeté appel de la décision du Tribunal de grande Instance qui avait
rejeté leur demande de cantonnement.
Trois ans plus tard,
Ce chapitre de l’histoire mouvementée de la forêt est donc clos mais
le passé nous a montré qu’elle n’est jamais à l’abri.
4 La mise au point du DOCOB (Natura 2000)
En
Ce document très documenté
(les études ont duré de Mai 2010 à Décembre 2011) comporte une série de
recommandations et expose dans le détail toutes les actions à mener ainsi que
leur chiffrage. Invité à participer au groupe de travail, j’ai très vite
signalé en séance puis par deux lettres adressées à Monsieur le Maire de La
Teste, la difficulté majeure de cette
opération très louable en ce qui concerne la forêt usagère.
Le but de l’opération est en
effet de faire signer au propriétaire forestier un engagement de respect des
prescriptions du DOCOB avec en contrepartie une aide publique (Etat et Europe)
pouvant atteindre 80 % des dépenses. Mais cela n’a rien d’obligatoire.
Si cela ne pose aucun
problème pour les forêts privées, j’ai rappelé qu’en forêt usagère le « propriétaire » n’est pas
maître des arbres comme l’ont confirmé le Conseil d’Etat (1970) le TGI de
Bordeaux (1976 et 1984) et qu’il ne peut
donc signer un tel engagement.
Certes cela aurait été
possible dans le cadre de la nouvelle transaction négociée en 2010 mais, comme
on l’a vu, les ayant-pins l’ont refusée.
On retrouve là encore
l’incompatibilité entre les pratiques administratives et la spécificité des
règlements de la forêt usagère.
Il n’en reste pas moins que,
dans l’avenir, quelles que soient les solutions trouvées, ce document de très
grande valeur scientifique, restera comme le modèle de ce qu’il faudra faire.
[70] Le dossier complet se trouve sur le site internet de la Mairie de La Teste de Buch à la rubrique « Développement durable-Natura 2000 »